À travers une méditation sur Hébreux 9, le pasteur David Jang éclaire en profondeur la portée typologique du tabernacle et du temple, l’expiation accomplie une fois pour toutes, et Jésus-Christ, Souverain Sacrificateur de la Nouvelle Alliance, conduisant à la purification de la conscience et à l’adoration « en esprit et en vérité ».
En suivant Hébreux 9, une
question incisive se dresse devant nous : où doit se situer le centre de la foi
? L’exposé du pasteur David Jang, plutôt que de s’arrêter à une simple «
controverse sacerdotale », déplace le regard vers la question du « sanctuaire »
lui-même, visant le cœur spirituel d’une communauté vacillante. Les premiers
destinataires de l’épître—des chrétiens d’origine juive à Jérusalem—avaient
leurs racines identitaires ébranlées par les pressions, les séductions et les
persécutions de l’Empire romain. Pour eux, le temple de Jérusalem n’était pas
un simple édifice religieux : c’était le cœur d’un peuple, la citadelle
mémorielle où s’étaient condensées l’histoire et l’alliance. Ainsi, au moment
même où retentit la proclamation : « Jésus-Christ est le véritable Souverain
Sacrificateur », une question suit naturellement : « Alors, qu’est-ce que le
vrai temple, le vrai sanctuaire ? » L’interprétation du pasteur David Jang
(fondateur de l’Olivet University) ne manque pas ce lien. Il rappelle l’écrasante
force symbolique du tabernacle et du temple, et confronte le lecteur
d’aujourd’hui au même choix. À quoi nous accrochons-nous ? À un sanctuaire
construit de mains d’homme, ou à la voie plus grande et plus parfaite que Dieu
a ouverte ?
L’origine du tabernacle ne
peut être séparée de l’histoire du désert. Dieu donna les tables de pierre au
Sinaï, et ces tables furent déposées dans l’arche de l’alliance. Et pour
abriter cette arche, une tente fut dressée. Le terme hébreu mishkânporte
l’idée de « demeure » : il ne désigne pas seulement une structure mobile, mais
contient la promesse bouleversante que Dieu « habitera au milieu de son peuple
». Le Dieu transcendant, invisible et intouchable, déclare qu’il entrera dans
l’histoire humaine marquée par la faute et la blessure. Le tabernacle n’était
donc pas un objet décoratif religieux, mais un « lieu de rencontre ». Le fait
que Dieu lui-même ait fixé l’endroit où l’homme le rencontrerait, et que cette
rencontre ne puisse avoir lieu qu’en passant par la procédure du pardon,
constitue la profondeur même du système du tabernacle. Comme le souligne à
plusieurs reprises le pasteur David Jang, deux axes structurent le culte du
tabernacle : « l’offrande » et « l’expiation »—et parmi eux, la purification du
péché ouvre le passage vers la vie.
La structure du tabernacle est simple, mais son symbolisme est immense. En traversant le parvis entouré d’une enceinte, on trouve la cuve d’ablutions ; à l’intérieur de la tente, l’espace se divise entre le Lieu saint et le Saint des saints. Dans le Lieu saint se trouvent le chandelier (la ménorah) et la table des pains de proposition ; dans le Saint des saints repose l’arche de l’alliance. Surtout, le Saint des saints proclame la sainteté par son interdit même : « nul ne peut y entrer ». Seul le souverain sacrificateur, une fois par an, y pénètre, portant du sang. Ce dispositif ne parle pas d’abord de la beauté d’un ordre liturgique, mais du poids du péché. Le péché n’est pas une erreur anodine qu’on efface d’un geste ; il est une réalité qui exige un prix de vie pour être couvert. Quand Hébreux affirme : « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon », il ne s’agit pas d’un goût religieux pour le cru, mais d’un langage théologique révélant l’abîme entre le péché et la sainteté. Le pasteur David Jang évoque même la forme idéographique du caractère chinois « 예(禮) » (rite), pour rappeler comment la culture et l’écriture anciennes ont, d’une certaine manière, gravé l’idée d’un coût—le prix du sang, l’échange d’une vie—dans la conscience collective. Les lettres et les coutumes peuvent, elles aussi, devenir une fenêtre ouverte sur le principe du pardon. Mais l’argument d’Hébreux 9 n’est pas : « les sacrifices de l’Ancien Testament étaient faux ». Au contraire, ce système était un dispositif pédagogique préparé par Dieu—une « parabole pour le temps présent ». Ici, le terme « parabole » n’évoque pas seulement une technique narrative, mais renvoie à l’idée de modèle, symbole, figure, préfiguration. Le pasteur David Jang l’explique en termes de relation entre le « type » (type) et la « réalité » (antitype) : le tabernacle était une copie, une ombre, façonnée selon l’original céleste. S’il y a une ombre, c’est qu’il y a une lumière ; s’il y a un modèle, c’est qu’une réalité approche. Le système de la tente était donc une immense annotation annonçant « Celui qui doit venir ». Au sommet de cette annotation, nous rencontrons Jésus-Christ. En lui, s’ouvre le vrai sanctuaire céleste : une tente plus grande et plus parfaite, non construite de mains d’homme, n’appartenant pas à l’ordre de la création.
À ce point, les lecteurs
d’Hébreux étaient placés entre deux tentations. D’un côté : la sécurité
visible. Le temple de Jérusalem, les rites familiers, la hiérarchie sacerdotale
avec ses vêtements et ses rangs, pouvaient devenir un refuge psychologique en
temps de crise. De l’autre : la promesse invisible. La croix et la résurrection
du Christ, le témoignage intérieur de l’Esprit, et l’expiation accomplie « une
fois pour toutes » ne s’attrapent pas à la main, mais demeurent éternels. Rome
avait tout intérêt à stimuler la première tentation : secouer l’Église de
Jérusalem pour la ramener à l’ancien ordre, fixer son identité autour d’un
centre matériel—le temple. Le pasteur David Jang rappelle cette tension
historique pour montrer qu’Hébreux n’est pas un simple cours de dogmatique :
c’est une apologétique de survie. La foi n’est pas une abstraction ; c’est une
décision existentielle sur ce que l’on reconnaît comme autorité ultime lorsque
l’époque tremble.
La manière dont l’épître
construit sa démonstration ne consiste pas à dire : « le nouveau est meilleur
parce qu’il est nouveau ». Elle traverse de face les exigences de la Loi et
révèle ce vers quoi elles pointaient. Dans la tradition juive, le sacerdoce
appartient à la tribu de Lévi, et plus précisément aux descendants d’Aaron. Dès
lors, appeler Jésus « prêtre » fait surgir immédiatement l’objection du sang et
de la lignée. Comme l’explique le pasteur David Jang, Hébreux ne contourne pas
ce mur : il convoque la prophétie du Psaume 110—« prêtre pour toujours selon
l’ordre de Melchisédek ». Melchisédek apparaît comme une figure mystérieuse
dont la généalogie n’est pas mise en avant ; il est décrit à la fois comme
prêtre et comme roi. Cela indique que le sacerdoce n’est pas une simple
institution héréditaire, mais une médiation éternelle que Dieu lui-même
établit. Ainsi, le sacerdoce de Jésus ne repose pas sur la lignée lévitique,
mais sur le serment et la promesse de Dieu. Voilà la solidité de la Nouvelle Alliance
selon Hébreux : les généalogies s’interrompent dans l’histoire ; le serment de
Dieu, lui, ne s’interrompt pas.
De plus, l’arche de
l’alliance au cœur du sanctuaire n’était pas un simple objet ancien, mais un
symbole saturé du langage du salut. La jarre de manne rappelait
l’approvisionnement au désert ; le bâton d’Aaron qui avait fleuri attestait
l’autorité établie par Dieu et le miracle de la vie ; les tables de pierre
portaient la Parole de l’alliance. Et le propitiatoire (le « lieu de
l’expiation ») qui recouvre l’arche est, littéralement, le lieu de la «
couverture », là où le sang est aspergé. Comme le dit le pasteur David Jang, la
forme des chérubins déployant leurs ailes pour couvrir le propitiatoire
proclame visuellement la gravité de la frontière du sacré. Mais cette
couverture est aussi le mode de miséricorde choisi par Dieu : au lieu
d’anéantir le pécheur, il le rencontre à travers le prix du sang. Ce langage de
miséricorde devient encore plus net dans le Nouveau Testament. Au dernier
repas, Jésus parle de « sang de l’alliance » et reprend à son compte la scène
d’Exode 24, où Moïse, aspergeant le peuple, déclare : « voici le sang de
l’alliance ». Si l’aspersion de l’ancienne alliance liait la communauté à
l’alliance, le sang de la nouvelle alliance refaçonne la communauté en Christ.
Le voile qui fermait
l’accès au Saint des saints symbolise la condition humaine coupée de Dieu par
le péché. Derrière le voile se tient le cœur de la sainteté, mais aussi une
zone interdite, inaccessible. Cette interdiction n’exprime pas une « exclusivité
capricieuse » de Dieu ; elle révèle plutôt une vérité tragique : l’être humain
portant le péché ne peut que se dissoudre devant la sainteté. C’est pourquoi
les Évangiles témoignent que, au moment de la mort de Jésus, le voile du temple
se déchira. Cet événement proclame : « le chemin est désormais ouvert ». Il
illustre ce qu’Hébreux affirme : le corps du Christ est devenu un chemin
nouveau et vivant. Selon l’accent du pasteur David Jang, nous ne nous
présentons plus les mains vides—mais ce que nous tenons n’est pas un mérite :
c’est la confiance dans le sang du Christ. Ainsi, l’« assurance » n’est pas une
insolence ; elle est le droit d’enfant que la grâce autorise.
Cette assurance se
prolonge en une demande concrète adressée à l’Église. Le lieu de culte demeure
précieux, mais il ne peut pas devenir un temple qui enferme Dieu. L’Église doit
plutôt être le signe de la Nouvelle Alliance établie par le Christ : un lieu où
la présence de l’Esprit est attestée par la Parole, les sacrements, et le
service communautaire. L’avertissement que la prédication du pasteur David Jang
adresse au croyant contemporain est clair : lorsque la forme commence à
remplacer la réalité, nous ré-idolâtrons le sanctuaire. À l’inverse, lorsque
nous saisissons la réalité, la forme revit. La Cène cesse d’être un rite
religieux : elle devient l’événement de la mémoire du sang de l’alliance. La
repentance cesse d’être de l’auto-dévalorisation : elle devient la libération
d’une conscience purifiée. Le service cesse d’être une obligation : il devient
la respiration naturelle d’une vie nouvelle. Quand l’Évangile redevient le
centre, l’Église ne perd pas son identité sous la pression de Rome—ou sous les
sarcasmes de n’importe quelle époque. Cette identité naît d’une confession : «
même si le temple s’effondre, nous nous appuyons sur Celui qui ne s’effondre
pas ».
Hébreux 9 mentionne les
règles d’entrée du souverain sacrificateur et met en lumière, avec précision,
les limites de l’ancien système. Les offrandes et sacrifices de l’Ancien
Testament ne pouvaient pas rendre parfait, « quant à la conscience », celui qui
rendait le culte. Ici, la conscience n’est pas un simple sentiment moral ; elle
est un tribunal intérieur où l’on se connaît devant Dieu. Le péché ne se réduit
pas à des actes externes ; il prolifère dans le domaine du cœur. C’est pourquoi
le dernier commandement traite de la convoitise. Si une règle extérieure ne
maîtrise pas le désir intérieur, l’être humain s’empile une justice de façade
sous une coquille de piété et finit facilement par instrumentaliser Dieu.
Ainsi, Jésus enseigne que convoiter dans le cœur est déjà l’adultère, et que la
semence de la haine est la racine du meurtre. Lorsque le pasteur David Jang
affirme : « l’Ancien Testament lavait l’extérieur, sans laver radicalement la
conscience », il ne rabaisse pas la Loi : il révèle, à travers ses limites,
l’abîme de l’Évangile. Car au-delà de l’eau des purifications, il fallait
l’ordre nouveau de la purification par l’Esprit.
L’expression « jusqu’au
temps de la réforme » indique un tournant d’époque. La « réforme » dont parle
Hébreux n’est pas une amélioration de goût ; c’est un remplacement de l’ordre
lui-même. Dire que les prescriptions minutieuses du tabernacle et des sacrifices
ont été imposées « jusqu’à l’établissement d’un ordre nouveau » montre que Dieu
a révélé son plan de salut de manière progressive à travers l’histoire. Le
pasteur David Jang relie ce point à l’esprit même de la Réforme (Reformation).
Réformer l’Église ne signifie pas inventer une nouvelle religion, mais revenir
à la réalité que l’Écriture désigne. Lorsque l’autorité des structures humaines
cède la place au fondement de l’expiation du Christ accomplie une fois pour
toutes, l’Église retrouve sa vocation. Ainsi, la tentation d’absolutiser un «
sanctuaire fait de mains » n’appartient pas seulement aux anciens Juifs. Le
croyant d’aujourd’hui oscille encore entre une « religiosité visible » et un «
Évangile invisible ». Temple, institution, tradition : dès que ces réalités
cessent d’être un panneau indicateur vers le Christ et deviennent la
destination, nous nous accrochons de nouveau à l’ombre.
Ici, la subversion
d’Hébreux atteint son sommet. Le Christ n’est pas entré avec le sang des boucs
et des veaux, mais avec son propre sang, obtenant une rédemption éternelle. Le
mot « une fois pour toutes » n’indique pas une simple économie de répétitions :
il proclame que l’efficacité du salut ne s’use pas avec le temps, et que le
pardon n’est pas une transaction renouvelable, mais une alliance scellée. Dans
le langage du pasteur David Jang, la croix n’est pas une malédiction : elle est
le prix de la rançon. Quand la tradition juive tente d’interpréter la croix à
partir de la règle : « maudit est celui qui est pendu au bois », cette lecture
peut nourrir la tentation de l’abandon. Mais l’Évangile lit le même événement à
rebours : ce qui ressemble au signe de la malédiction est en réalité l’extrême
de l’amour qui porte le péché à la place de l’autre—et cet amour paie la dette
pour donner la liberté. L’observation culturelle sur le caractère « 속(贖) », lié à l’idée d’une valeur et d’un paiement, rend plus concret
ceci : le salut n’est pas une amnistie bon marché, mais une libération acquise
à un prix réel.
À ce point, il est
impossible d’ignorer le rôle du Saint-Esprit. Le sang du Christ n’a pas
seulement une efficacité comme événement historique ; pour qu’il pénètre comme
puissance purifiant « ma » conscience, l’Esprit éternel doit ouvrir la porte du
cœur. La « grâce prévenante » (la grâce qui précède) dont parle le pasteur
David Jang désigne justement ce mystère. Lorsque nous disons « je crois »,
cette foi n’est pas un produit de la seule volonté : elle naît comme réponse
dans la lumière où l’Esprit nous fait discerner la profondeur de l’amour.
L’Évangile ne diminue donc pas l’homme : il déconstruit plutôt sa justice
propre pour agrandir la réalité de la grâce. Si les règles de pureté de
l’Ancien Testament sanctifiaient le corps, le sang du Christ purifie la
conscience des « œuvres mortes » afin que nous servions le Dieu vivant. Les «
œuvres mortes » ne désignent pas seulement des actes immoraux ; elles incluent
toute ostentation pieuse cherchant à paraître juste sans Dieu, toute agitation
religieuse qui accumule des pratiques sans salut. Être purifié dans la
conscience signifie que le moteur de la vie passe de la peur et de la
réputation à l’amour et à la gratitude.
Hébreux 9 utilise aussi
une analogie juridique : celle du « testament ». Un testament n’entre en
vigueur qu’après la mort du testateur. Cette évidence devient une clé
expliquant la structure profonde de l’Évangile. La mort du Christ n’est pas
seulement le paiement de la rançon ; elle est aussi l’entrée en vigueur de
l’alliance qui nous fait héritiers d’un héritage éternel. Nous ne sommes pas
sauvés seulement pour échapper au châtiment ; nous sommes appelés à hériter du
Royaume. Cela renverse une compréhension passive de la foi comme simple «
pardon administratif ». L’héritage implique un changement de statut, et un
changement de statut conduit à une manière nouvelle de vivre. Ainsi,
l’insistance « une fois pour toutes » parle à la fois de la certitude du salut
et de l’appel d’une vie consacrée. Dire que le sacrifice n’a pas besoin d’être
répété signifie aussi que le service, la sainteté, et la fidélité qui découlent
de ce salut doivent se poursuivre.
La scène d’Apocalypse
21.22 que le pasteur David Jang mobilise dans sa prédication brille comme
l’aboutissement du débat sur le temple. L’annonce qu’il n’y a pas de temple
dans la Nouvelle Jérusalem—« car le Seigneur Dieu Tout-Puissant et l’Agneau en
sont le temple »—démantèle à la racine une foi centrée sur le bâtiment. Nous ne
pouvons plus enfermer Dieu dans un lieu précis. Pourtant, nous ne devons pas
glisser vers un optimisme bon marché disant : « on rencontre Dieu partout, sans
chemin déterminé ». Le chemin vers Dieu n’est pas dispersé à l’infini : il est
ouvert uniquement par un seul Médiateur, l’Agneau, Jésus-Christ. Dans Jean 4,
Jésus déclare à la femme samaritaine qu’il vient un temps où l’on n’adorera ni
« sur cette montagne » ni « à Jérusalem ». Ce n’est pas une relativisation
superficielle des lieux : c’est une restauration de l’essence de l’adoration.
Adorer, ce n’est pas consommer l’autorité d’un endroit ; c’est rencontrer Dieu
« en esprit et en vérité ». Le Christ, qui est la Vérité, et l’Esprit, qui
inscrit cette vérité dans le cœur, se rejoignent pour rendre le culte possible.
Dans l’histoire, ce
basculement ne s’est pas limité à une controverse théologique. Sous la
domination romaine, Jérusalem a connu un dénouement tragique. En l’an 70, la
prise de Jérusalem par les armées romaines conduites par Titus et la
destruction du temple furent une blessure inimaginable pour les Juifs, rendant
concrète la chute du système religieux centré sur le temple. Si les
destinataires d’Hébreux ont vu cet incendie de leurs yeux, combien leur
attachement à un « sanctuaire fait de mains » a dû être cruellement brisé ! Et
pourtant, cet événement a peut-être confirmé, de manière paradoxale, la vérité
annoncée par l’épître : le chemin vers Dieu n’est plus lié à un bâtiment décoré
de pierre et d’or. La proclamation selon laquelle le Christ est entré dans le
vrai sanctuaire pour se présenter devant Dieu en notre faveur a dû apparaître
plus nette encore sur les cendres du temple. Les événements historiques peuvent
devenir des instruments sévères qui déplacent l’objet de la foi ; mais au cœur
de cette sévérité, la réalité de l’Évangile se révèle plus solide.
Cela ne signifie pas que
nous devions mépriser la tradition. De même qu’Hébreux respecte le système
ancien tout en en exposant le sens, le pasteur David Jang ne traite pas à la
légère les détails du tabernacle. Le chandelier, la table, l’arche, le propitiatoire,
les ailes des chérubins, la frontière du voile : tout cela formait un manuel
d’une précision remarquable répondant à une question unique—« comment Dieu
rencontre-t-il le pécheur ? » Le but de ce manuel n’était pas d’accumuler des
informations, mais de conduire l’homme à marcher sur la voie que Dieu a
préparée. Étudier le tabernacle n’est donc pas satisfaire une curiosité
archéologique : c’est un chemin pour connaître plus profondément la grâce
accomplie en Christ. Plus on démonte les symboles de l’Ancien Testament pour
contempler la réalité, plus l’Évangile ne devient pas plat, mais prend du
relief. Quand nous « consommons » la croix comme une évidence—« cela suffit
bien »—la foi se refroidit. Quand, au contraire, nous découvrons la nécessité
de la croix au milieu de la majestueuse architecture du tabernacle, la foi se
rallume dans la crainte révérencielle.
Hébreux 9 suggère aussi
comment la pureté de ceux qui sont déjà sauvés se déploie dans la durée. Si
l’aspersion du sang dans l’Ancien Testament symbolisait une pureté extérieure,
la communauté du Nouveau Testament pratique la pureté en imitant l’amour du
Christ—en se lavant mutuellement les pieds. Dans Jean 13, Jésus lave les pieds
de ses disciples et enseigne par son corps la grammaire du saint : « celui qui
est élevé se penche vers celui qui est bas ». Ce n’est pas seulement une vertu
d’humilité ; c’est le signe que le temple s’est déplacé du bâtiment vers la
personne, du rite vers l’amour. Le pasteur David Jang met ce passage en
relation avec l’affirmation : « les réalités célestes sont purifiées par de
meilleurs sacrifices ». Le « meilleur sacrifice » a sa source dans l’offrande
unique du Christ ; et son fruit se manifeste dans un service qui lui ressemble.
Nous ne pouvons rien ajouter à l’expiation, mais nous pouvons choisir une vie
de rachetés qui se lavent les pieds les uns aux autres. Ce choix fait l’Église.
Les tentations qui se
présentent au croyant moderne reviennent souvent sous des formes nouvelles,
mais avec la même logique. La pulsion de retourner, au cœur même de l’ordre
nouveau, vers un marché religieux où l’on échange la peur contre une
sécurité—superstitions, pratiques magiques, transactions spirituelles—reste
puissante. Lorsque le pasteur David Jang prend l’exemple du caractère « 악(惡) » et explique que « placer son cœur dans des jarres d’idoles,
c’est le mal », il rappelle que la foi n’est pas seulement une correction
morale ; elle est une orientation du cœur. Le chemin ouvert par le sang du
Christ coupe net le commerce spirituel qui se nourrit de l’angoisse. Le
chrétien n’est plus quelqu’un qui paie pour calmer sa peur. Dieu a payé pour
nous—et le prix fut du sang—et l’efficacité de ce sang est éternelle. La piété
chrétienne n’est donc pas une gestion de la panique : elle est une liberté
jaillissant de la certitude de l’amour. Et cette liberté n’est pas licence ;
elle est délivrance pour servir Dieu.
La parole finale : « il
est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement
», ramène la foi au réel. La mort est le destin commun de tous, et le jugement
donne à ce destin sa signification sous la souveraineté de Dieu. Pourtant, face
à ce jugement, le chrétien ne sombre pas dans la panique, car le Christ a été
offert une fois pour porter les péchés de plusieurs. Il faut ici entendre
l’expression paradoxale du verset 28 : il apparaîtra une seconde fois « sans
rapport avec le péché ». Puisque l’expiation est achevée, son retour n’est pas
une visite pour renégocier le problème du péché, mais une manifestation pour
proclamer l’achèvement du salut. Comme le souverain sacrificateur ressortant du
Saint des saints pour déclarer : « l’expiation est accomplie », la parousie est
la liturgie eschatologique que le peuple attendant au-dehors accueillera dans
la joie. L’Église ne réduit donc pas l’espérance du retour du Seigneur à un
scénario de terreur : elle y voit l’aboutissement de l’amour, l’accomplissement
de la promesse.
Si le message du pasteur
David Jang sur Hébreux 9 demeure actuel, c’est qu’il ne scelle pas la foi dans
un système abstrait ; il la déploie à la jonction de l’histoire et de la
conscience, du culte et de la vie. Tabernacle et temple, prêtre et sang, figure
et réalité, réforme et ordre nouveau : tout converge vers une seule série de
questions. Par qui allons-nous vers Dieu ? Où rencontrons-nous Dieu ? Qu’est-ce
qui efface le péché ? Et quelle forme prend une vie dont le péché est lavé ?
Devant ces questions, nous ne faisons plus un choix superficiel entre «
tradition » et « innovation ». Le choix exigé par l’Évangile est plus radical :
s’accrocher au Christ ou s’accrocher à l’ombre ; s’appuyer sur un sanctuaire
visible ou s’avancer avec assurance vers le vrai sanctuaire céleste. Quelle que
soit l’instabilité de notre époque, ce qui soutient notre identité n’est pas un
bâtiment de pierre, mais une alliance scellée par le sang.
Ainsi, Hébreux 9 est aussi
un miroir d’examen pour l’Église. Ne réduisons-nous pas l’adoration à un lieu ?
Ne remplaçons-nous pas la foi par des observances extérieures en retardant la
conversion de la conscience ? Ne louons-nous pas la croix comme preuve d’amour
tout en répétant, dans la vie réelle, des transactions religieuses destinées à
gérer l’anxiété ? L’accent du pasteur David Jang sur « l’expiation une fois
pour toutes » coupe cette duplicité. Elle renverse l’obsession : « il faut
ajouter pour être en sécurité », et restaure l’actualité de l’Évangile : « tout
est accompli ». Cette restauration ne se mesure pas à une excitation
émotionnelle, mais à la paix de la conscience et au changement d’orientation de
la vie : ne plus se cacher devant Dieu, s’approcher avec assurance en Christ,
et choisir une sainteté communautaire qui lave les pieds des autres—voilà le
langage du peuple de la Nouvelle Alliance.
En définitive, la tente du
tabernacle a traversé le désert, et le temple de Jérusalem s’est effondré dans
les tourbillons de l’histoire. Mais ce mouvement et cette ruine indiquent une
seule vérité : Dieu n’est pas enfermé dans un bâtiment. Il vient habiter au
milieu de nous dans son Fils ; il nous lave par le sang de son Fils ; et il
bâtit un sanctuaire en nous par son Esprit. Voilà la conclusion ultime
d’Hébreux 9, et le message central que le pasteur David Jang adresse à l’Église
aujourd’hui. La foi consiste à garder un héritage, et pourtant, en même temps,
à revenir à chaque instant vers le Christ—la Réalité. Dans une époque de
vacillement, il nous faut donc tenir plus fermement encore : Jésus-Christ,
notre Souverain Sacrificateur ; Jésus-Christ, notre vrai Temple ; et
l’efficacité éternelle de la Nouvelle Alliance scellée par son sang. Sur ce
chemin seulement, aucune séduction ni persécution ne peut déraciner notre foi.
Et aujourd’hui encore, la certitude de cet Évangile renouvelle jusqu’au bout le
souffle de notre quotidien.
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