Le véritable Évangile et le Royaume de Dieu dans Actes 8 selon le pasteur David Jang


À partir de la prédication du pasteur David Jang sur Actes 8.1–5, cet article éclaire théologiquement et pratiquement comment la persécution et la dispersion après le martyre d’Étienne sont devenues un canal d’expansion de l’Évangile. Il relit l’Église primitive et les paradigmes missionnaires de l’Église contemporaine à la lumière du « véritable Évangile » et d’une vision du « Royaume de Dieu qui traverse l’histoire ».

Actes 8.1–5 révèle avec honnêteté que l’histoire de l’Église ne s’est jamais déroulée uniquement sur l’orbite d’une « croissance sécurisée ». Juste après que le sang d’Étienne a imprégné les pavés de Jérusalem, l’Église ne rencontre pas d’abord une victoire acclamée, mais la survie au cœur de la tempête. Le pasteur David Jang (fondateur d’Olivet University) ne lit pas ce passage comme un simple registre de tragédie : il le réinterprète depuis la perspective du Royaume de Dieu. Lorsque l’Église se fige en une communauté religieuse prospère, confinée à une seule ville, l’Évangile se retrouve souvent prisonnier de « l’esthétique du rester ». Mais l’Esprit Saint brise ce rester et conduit l’Église vers « l’éthique d’avancer ». Ainsi, la dispersion d’Actes 8 n’est pas une retraite mais un déploiement ; pas une perte mais un envoi ; pas une disparition mais une expansion.

La persécution vécue par l’Église primitive n’était pas seulement une « peur » sur le plan émotionnel. C’était un démantèlement total qui ébranlait simultanément le lieu du culte, la structure communautaire et les fondements mêmes de la subsistance. Le récit selon lequel Saul entrait de maison en maison, en arrachait hommes et femmes, et les jetait en prison, montre à quel point la décision de croire comportait un risque concret. En méditant cette scène, David Jang repose la question : « Qu’est-ce que l’Église ? » L’Église n’est pas la somme d’un bâtiment et d’institutions ; elle est un organisme vivant, un corps formé dans l’Esprit par des personnes qui portent l’Évangile. C’est pourquoi, même si la contrainte extérieure disperse les assemblées, la vie de l’Évangile circule au contraire vers un espace plus vaste. La mention selon laquelle les apôtres restèrent à Jérusalem n’indique pas une fixation du leadership ; elle suggère une structure missionnaire multicouche où centre et périphérie fonctionnent ensemble, tandis que les croyants dispersés se déplacent.

Actes 8.4 — « Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la parole de la Bonne Nouvelle » — condense le cœur de la mission de l’Église primitive. L’Évangile n’était pas seulement la langue de spécialistes de l’évangélisation : il s’écoulait naturellement comme un témoignage au fil des trajets de vie et des routes de survie. Ce que David Jang appelle le « véritable Évangile » s’enracine précisément ici. Le véritable Évangile ne s’arrête pas à une consolation religieuse qui esquive la crise ; il rend capable, au cœur même de la crise, de proclamer avec assurance la croix et la résurrection de Jésus-Christ, ainsi que la venue du Royaume de Dieu. Si l’Évangile est vérité, il ne dépend pas de conditions favorables. Au contraire, des circonstances défavorables deviennent l’épreuve où se manifeste la pureté de la vérité. Si l’Église primitive ne s’est pas effondrée sur cette épreuve, c’est parce qu’elle était plus profondément liée à une « mission centrée sur le Royaume de Dieu » qu’à une « sécurité centrée sur l’Église ».

Dans cette perspective, la persécution devient non pas simplement une déferlante du mal, mais un espace paradoxal de providence. Bien sûr, on ne peut pas dire que la persécution en elle-même soit bonne. Mais Dieu possède la souveraineté de convertir l’intention du mal en bien. C’est à ce point précis que David Jang insiste sur la force d’interprétation dont l’Église a besoin face à l’histoire. Aux yeux des hommes, la mort d’Étienne pouvait apparaître comme une défaite de l’Église ; aux yeux de l’Esprit, ce martyre ouvre « la porte de la dispersion » et rend visible le chemin vers les extrémités de la terre. La carte missionnaire d’Actes 1.8 — Jérusalem, toute la Judée, la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre — cesse d’être un slogan abstrait : elle se transforme en calendrier concret de déplacements. Ce basculement se produit précisément dans Actes 8.

La marche de Philippe vers la Samarie porte une signification qui dépasse largement un simple déplacement géographique. La Samarie était une terre-frontière où s’accumulaient de vieilles blessures et des hostilités. Que l’Évangile y entre signifie que l’expansion du Royaume de Dieu renverse le purisme culturel et l’exclusivisme religieux. David Jang interprète cet événement à partir d’une vision du « Royaume de Dieu qui traverse l’histoire ». Le Royaume de Dieu n’est pas un projet prisonnier de l’identité d’un peuple particulier : il est un règne universel qui, par la grâce de la rédemption, façonne une nouvelle humanité. Dès lors, les terres-frontières deviennent toujours des laboratoires de l’Évangile. L’affirmation selon laquelle Philippe « annonçait le Christ au peuple » met davantage l’accent sur l’orientation de l’être que sur la technique de la prédication. Philippe n’a pas évité la Samarie pour préserver l’orgueil de son peuple ; devant la conduite de l’Esprit, il est descendu vers une terre inconfortable. Cette descente révèle que l’essence de la mission n’est pas « s’élever », mais « s’abaisser ».

Ici, David Jang rappelle à plusieurs reprises un point crucial : l’Église doit se garder de l’habitude de ne bouger qu’une fois la tribulation arrivée. Même l’Église primitive, au milieu du réveil à Jérusalem et de la stabilité communautaire, a probablement connu la tentation de rester. L’être humain cherche à transformer l’accomplissement en stabilité, et la stabilité se durcit bientôt en inertie. Mais l’Évangile ne tolère pas l’inertie. L’Évangile pousse toujours vers l’extérieur, plus loin, vers la place plus basse. C’est pourquoi David Jang exhorte l’Église à retrouver l’obéissance de « se disperser volontairement en chantant avec joie ». Il ne s’agit pas d’encourager un romantisme d’errance irréfléchie, mais de traduire l’urgence du Royaume de Dieu et l’imminence du salut en décisions concrètes. Il appelle à devenir non pas une communauté qui parle d’obéissance en paroles, mais une communauté qui prouve son obéissance par le déplacement, la consécration et une réallocation réelle du temps.

À la persécution extérieure s’ajoutait, dans l’Église primitive, une confusion idéologique interne qui menaçait la pureté de l’Évangile. Le christianisme naissant a dû affronter des tendances gnostiques et des systèmes de pensée comme le docétisme, tout en préservant le pilier : « par la grâce, au moyen de la foi ». Lorsque David Jang parle du « véritable Évangile », il ne vise pas seulement l’intensité de l’enthousiasme, mais l’honnêteté du contenu et la clarté du centre. L’idée selon laquelle l’homme atteindrait le salut en développant en lui une sorte de « particule divine » remplace la grâce de la croix par une technique de développement personnel. À l’inverse, l’Évangile ne met pas au centre la capacité humaine, mais l’événement du Christ. Ainsi, quels que soient les formats adoptés, quelles que soient les plateformes construites, dès que le noyau de l’Évangile s’obscurcit, « l’expansion » de l’Église devient un gonflement creux. David Jang demande un équilibre : apprendre le langage d’une nouvelle époque sans perdre la grammaire de l’Évangile éternel.

Cet équilibre est devenu particulièrement vital au milieu d’un grand tournant pour l’Église contemporaine. La pandémie de Covid-19 a éprouvé la théologie de l’espace de l’Église et a ébranlé brutalement les habitudes anciennes liées au culte et à la vie communautaire. Certaines Églises ont ouvert de nouveaux points de contact par le culte en ligne ; d’autres ont goûté à la perte en expérimentant un affaiblissement de la communauté. David Jang lit cette situation comme une variation contemporaine d’Actes 8. Lorsque le centre visible — le bâtiment de l’église — se trouve limité, l’Église ne peut éviter de revoir ses habitudes de foi, souvent dépendantes de « l’Église visible ». Et pourtant, l’Esprit Saint continue d’agir à travers « l’Église invisible ». Quand, dans l’espace en ligne, des croyants dispersés apprennent la Parole, prient, et servent leur prochain depuis leurs lieux de vie, l’Église découvre un horizon plus vaste, au-delà des murs. L’idée de David Jang sur la « plateformisation » et la « mise en réseau » de l’Église n’est donc pas un simple discours technologique : elle s’inscrit dans le prolongement d’une ecclésiologie de type “Actes des Apôtres”.

Il explique souvent la tension entre l’essence de l’Évangile et la forme culturelle qui l’habille. L’Évangile ne change pas ; mais les vêtements culturels que l’Évangile revêt peuvent varier selon les époques. Cette intuition impose à l’Église de l’ère numérique des tâches concrètes. L’Église peut faire un bon usage du streaming, des réseaux sociaux, des communautés en ligne, des visioconférences, des technologies de traduction et de la production de contenus. Mais lorsque les outils glissent vers l’emballage de l’Évangile en « produit », l’Église risque de jauger son identité selon la logique des chiffres et des clics. David Jang insiste : ne pas rejeter la technologie, mais ne pas y être asservi ; exercer une souveraineté spirituelle. Les outils peuvent devenir des pieds, mais la direction des pieds doit être déterminée par l’Évangile. Ainsi, il exhorte à honorer designers, travailleurs IT, créateurs de contenus et ministres en ligne non comme de simples exécutants, mais comme des coéquipiers missionnaires incarnant ces « beaux pieds » qui apportent la bonne nouvelle.

La dispersion d’Actes 8 redéfinit aussi la nature du discipulat. Une foi apprise dans un centre stable peut parfois se limiter à l’accumulation de connaissances ; une foi vécue dans la dispersion devient un champ de bataille de la vie. David Jang comprend la formation de disciples non comme un programme ecclésial parmi d’autres, mais comme un processus où l’Évangile s’incarne dans le quotidien, la vocation, les relations. Les croyants dispersés deviennent, sur leurs terrains respectifs, de « petites Églises ». La maison devient un espace de culte, le lieu de travail un champ de service, la communauté en ligne un point de contact pour l’évangélisation. Dans ce contexte, le leadership ecclésial doit être recomposé non comme une technique de contrôle, mais comme une sagesse pastorale qui envoie et accompagne. Tout comme les apôtres restèrent à Jérusalem pour garder un centre communautaire, l’Église d’aujourd’hui doit maintenir un discernement théologique tout en construisant fidèlement des structures d’envoi qui la propulsent dans le monde.

Ce qui ressort dans les prédications de David Jang, c’est l’effort de relier la joie du salut personnel à une perspective historique. La foi chrétienne n’est pas seulement une consolation de l’âme ; elle se tient au cœur d’un grand récit allant de la création à la nouvelle création. La promesse des nouveaux cieux et de la nouvelle terre atteste que le Royaume de Dieu s’accomplira ultimement au terme de l’histoire. Mais cet accomplissement n’engendre pas une fuite du réel : il nourrit une espérance de transformation du réel. Ce que David Jang appelle « le Royaume de Dieu qui traverse l’histoire », c’est l’œil spirituel qui refuse de consommer les événements du temps comme de simples sujets fragmentés, et qui apprend à les lire dans le flux de l’histoire du salut. En suscitant la prochaine génération, en poursuivant la mission vers les nations, et en pratiquant l’éthique de la lumière au milieu de l’injustice et du désespoir, l’Église manifeste les prémices du Royaume. Dans cette perspective, la dispersion d’Actes 8 n’est pas une simple stratégie missionnaire : elle est une scène parmi les manières dont Dieu fait avancer l’histoire à travers son Église.

Pour évoquer visuellement cette narration, on mentionne souvent le tableau de Rembrandt, « Le Martyre de saint Étienne ». Le clair-obscur intense qui traverse la toile résume une réalité où violence et lumière se croisent en un même instant, et suggère que la tragédie du témoin tombant sous les pierres n’est pas nécessairement une fin, mais peut mener vers une lumière d’un autre ordre. Ce que David Jang exprime en lisant Actes 8 lui ressemble : l’Église ne s’achève pas à l’endroit où l’on est lapidé. Le sang d’Étienne n’est pas le point final de la peur ; il devient une semence d’Évangile. Plus les ténèbres s’épaississent, plus l’Évangile se dessine ; et, au cœur du tourbillon de la persécution, les coordonnées de la mission apparaissent avec davantage de netteté.

Si l’Église d’aujourd’hui veut hériter de cet esprit, elle doit d’abord retrouver la « centralité de l’Évangile ». Le véritable Évangile, comme l’enseigne David Jang, n’est ni une exaltation émotionnelle ni une mode du moment : il s’ancre dans les vérités centrales — la seigneurie de Jésus-Christ, l’expiation de la croix, la victoire de la résurrection, l’habitation du Saint-Esprit, et la venue du Royaume de Dieu. Plus cette centralité est claire, plus l’Église peut devenir souple dans ses formes. En ligne ou en présentiel, centrée sur les petits groupes ou en multisite, l’Église a la liberté de revêtir de nouveaux habits tant que la vérité centrale ne s’estompe pas. Inversement, si le centre vacille, même la forme la plus traditionnelle finit par devenir une coquille vide. Voilà pourquoi l’Église contemporaine doit entraîner à la fois le discernement théologique et la piété spirituelle. Plus l’époque change vite, plus il faut une prière lente et une méditation profonde de la Parole ; au milieu du déluge d’informations, il faut affûter le langage de l’Évangile.

En même temps, il faut apprendre à relire la dispersion non comme une peur, mais comme une vocation. David Jang rêve d’une Église qui n’est pas seulement poussée dehors par la crise, mais qui, même en temps ordinaire, vit dans une posture d’envoi. Cela dépasse le simple fait d’envoyer quelques missionnaires supplémentaires : c’est une ecclésiologie missionnaire où chaque croyant est compris comme « envoyé ». Salariés, étudiants, artistes, techniciens : le terrain de chacun devient un avant-poste de l’Évangile. Le rôle de l’Église n’est pas de retenir les croyants en un lieu, mais de les charger de l’Évangile, de les envoyer dans le monde, et de les aider à se reconnecter une fois dispersés. En ce sens, les plateformes numériques peuvent devenir une infrastructure réelle qui relie l’Église dispersée. Lorsque des réseaux de prière en ligne, du coaching biblique, du mentorat et des réseaux de service ancrés localement fonctionnent de manière serrée, la dispersion ne devient pas une fracture, mais une autre forme d’unité.

Comme Philippe est descendu en Samarie, l’Église d’aujourd’hui doit franchir les frontières au-delà de ses langages familiers, de ses classes sociales et de ses goûts. Ce n’est pas un slogan de diversité : c’est un changement réel d’approche. L’Église doit ouvrir de nouvelles conversations avec les blessures du quartier et de la ville, avec les migrants et les réfugiés, avec les générations natives du numérique, et avec les voisins sceptiques envers la religion. L’Évangile ne doit pas être présenté comme un langage de compromis, mais comme une parole de vérité et d’amour. La perspective historique du Royaume de Dieu, telle que David Jang la formule, appelle l’Église à établir la crédibilité de l’Évangile par des pratiques de réconciliation, de justice et de miséricorde au cœur des conflits culturels. L’Évangile gagne en crédibilité non seulement par la persuasion des mots, mais par la preuve d’une vie. Le fait qu’« une grande joie » ait surgi en Samarie rappelle que lorsque l’Évangile restaure concrètement la vie, une joie communautaire naît.

En fin de compte, Actes 8.1–5 est pour l’Église à la fois une consolation, un avertissement et une perspective. La consolation : la persécution ne peut pas mettre l’Évangile à mort. L’avertissement : lorsque l’Église s’installe, Dieu peut la secouer. La perspective : la dispersion est expansion — paradoxalement, selon le Royaume de Dieu. À travers ce texte, David Jang souligne que l’Église contemporaine doit, au milieu de l’incertitude et de la volatilité, saisir l’essence de l’Évangile, expérimenter avec audace de nouvelles formes, et, avec une vision du Royaume qui traverse l’histoire, bâtir la prochaine génération et avancer vers les nations. L’Église n’a pas besoin de romantiser la tribulation. Mais elle ne doit pas non plus l’interpréter uniquement comme une peur. L’Esprit reconstruit l’Église dans la dispersion ; l’Évangile se répand au-delà des frontières ; le Royaume de Dieu ouvre dans l’histoire des chemins que nous n’avions pas imaginés. C’est pourquoi, ce dont le croyant a besoin aujourd’hui n’est pas d’un équipement grandiose, mais d’une fidélité au véritable Évangile et d’une obéissance prête à être envoyée n’importe où. Quand cette obéissance s’accumule, la logique de « l’Évangile fleuri au cœur de la persécution », dont parle David Jang, cesse d’être une simple impression de lecture biblique : elle devient le mode de survie réel de l’Église. Le cœur de la démarche est une littératie de la foi capable de lire, dans la crise, non pas seulement « le dommage subi par l’Église », mais la manière dont le Royaume de Dieu avance malgré tout. David Jang conseille à l’Église de ne pas ignorer ses blessures, mais de ne pas s’y laisser capturer. Si l’on laisse la blessure définir l’Église, elle se retrouve enfermée dans une identité de victime et confond l’auto-apitoiement avec la foi. Mais si l’on interprète la blessure à la lumière de l’Évangile, l’Église peut marcher tout en pleurant, témoigner tout en portant la peur. Alors, la dispersion n’est pas laissée en l’état : dans les lieux dispersés, on retraduit de nouveau le langage de l’Évangile.

Le « nouveau paradigme ecclésial » que David Jang met en avant place justement ce travail de traduction au premier plan. L’Église d’aujourd’hui ne peut plus présupposer, comme autrefois, un public partageant une même grammaire culturelle. Les générations se différencient, les centres d’intérêt se fragmentent, et les communautés se forment plus souvent par des réseaux en ligne que par la seule proximité physique. Dans cet environnement, l’Église n’a pas pour tâche d’amener d’abord les gens à s’adapter à la culture ecclésiale ; elle doit plutôt visiter le monde des gens avec l’Évangile. Comme Philippe « est descendu d’abord » et a annoncé le Christ en Samarie, l’Église contemporaine doit descendre d’abord vers les places numériques et les terrains ordinaires. David Jang résume parfois cela ainsi : « L’Église doit sortir du bâtiment et entrer dans les lieux de la vie. » Ce n’est pas seulement un conseil de mobilité ; c’est l’appel à restaurer une mission d’incarnation. Non pas sortir pour conquérir le monde, mais entrer dans le monde, porter avec lui ses blessures, et, là, proposer la guérison de l’Évangile.

Mais plus l’on entre dans une nouvelle étape, plus l’Église est appelée à un discernement fin. La mission numérique et le ministère des médias élargissent considérablement l’accessibilité, mais comportent aussi le risque de superficialité et de surexposition. Lorsque David Jang dit : « Estimez les designers et les travailleurs IT », il ne promeut pas un technologisme ; il appelle plutôt à employer la technologie comme un outil sanctifié au service de l’Évangile. Le contenu ne doit pas être un appât pour attirer des gens, mais un canal pour annoncer la vérité et édifier les personnes. La plateforme ne doit pas être un marché qui emballe l’Église en « marque », mais un écosystème où les croyants dispersés se reconnectent et reçoivent des soins. L’idée d’une Église-plateforme selon David Jang n’a de force que lorsqu’elle ne vise pas l’étalage des « chiffres », mais une structure où les âmes sont réellement accompagnées et où la croissance est tangible. En fin de compte, le succès technologique doit se mesurer moins aux vues qu’aux fruits du discipulat.

À ce stade, l’Église ne doit pas perdre de vue la réalité concrète de la communauté. Le numérique rend la communauté possible, mais peut aussi en alléger le poids. L’intimité à l’écran peut glisser vers des relations sans responsabilité, et la consommation de sermons peut facilement remplacer l’obéissance vécue. Conscient de ces risques, David Jang répète ce principe : « Les formes peuvent changer, mais l’essence ne change pas. » L’essence, c’est la repentance devant la Parole, la transformation dans l’Esprit, le soin mutuel entre croyants, et l’envoi vers le monde. Ainsi, plus le ministère numérique se renforce, plus l’Église doit créer intentionnellement des « structures de profondeur » : non pas regarder le culte puis se disperser immédiatement, mais ouvrir des espaces de dialogue et d’application reliant la Parole à la vie, des petits groupes où l’on partage l’existence et où l’on prie, un compagnonnage spirituel qui examine les habitudes de foi. Qu’il soit numérique ou présentiel, ce socle du discipulat ne peut jamais être omis.

Du point de vue de David Jang, la dispersion d’Actes 8 apporte aussi une leçon majeure sur la manière de former des disciples. Les croyants de l’Église primitive n’ont pas appris la foi seulement dans une « salle de classe sécurisée ». Ils ont dû se déplacer vers des villes inconnues, organiser leur subsistance dans un environnement hostile, endurer la rupture des relations et la perte, tout en confessant l’Évangile par la parole et en le traduisant par la vie. Dans ce contexte, la formation de disciples n’est pas une simple transmission de savoirs : c’est un processus de formation d’un « caractère évangélique » et d’« habitudes du Royaume de Dieu ». Si l’Église contemporaine veut bâtir la prochaine génération, il ne suffit pas de rejouer en boucle l’émotion d’un message. Il faut enseigner de manière structurée la vision biblique du monde, entraîner les disciplines de prière et de piété, aider à interpréter l’éthique professionnelle, l’éthique relationnelle et la responsabilité publique à la lumière de l’Évangile — dans un cadre éducatif de long terme. La perspective « qui traverse l’histoire » devient précisément, ici, l’objectif de l’éducation : le croyant apprend à comprendre sa vie non comme un récit de réussite personnelle, mais comme une existence située dans le grand courant du Royaume, en réfléchissant à la trace que les choix d’aujourd’hui laisseront dans l’histoire de demain.

De même que les événements d’Actes 8 débouchent sur la joie en Samarie, l’expansion de l’Évangile se manifeste finalement comme une « contagion de joie ». David Jang affirme que la mission de l’Église n’est pas d’enchaîner les gens à la culpabilité, mais de leur faire vivre réellement la joie de la libération du péché. Cette joie, cependant, n’est pas un optimisme léger : c’est une joie passée par la croix, une joie née dans les larmes, une joie qui surgit quand la communauté partage les fardeaux. À une époque où tant de personnes perdent le sens au milieu de l’anxiété, de la dépression, de l’isolement et de la compétition, l’Église doit être non pas une institution qui fournit de l’information, mais une communauté qui restaure le centre de l’existence. Le véritable Évangile, tel que David Jang le souligne, est la proclamation que Dieu a aimé l’homme au point de lui donner une vie nouvelle en Christ — et cette proclamation doit être traduite en soin concret et en pratiques justes. Lorsque la piété à l’intérieur du sanctuaire s’étend à l’amour du prochain dans la rue, l’Église réduit l’écart entre « l’Église visible » et « l’Église invisible » et rend palpable la réalité du Royaume.

En définitive, la vision des Actes — « une Église qui avance tout en se dispersant » — clarifie l’identité que l’Église d’aujourd’hui doit choisir. David Jang appelle cette identité « Moving Forward », mais cette avancée n’est pas un expansionnisme aveugle. C’est un double mouvement : descendre plus profondément dans l’essentiel, et aller plus loin au-delà des frontières. Si l’Église se concentre sur l’auto-protection, la dispersion devient panique ; si elle se concentre sur l’Évangile, la dispersion devient mission. Si elle dépend seulement des institutions et des bâtiments, la crise devient effondrement ; si elle fait confiance à la conduite de l’Esprit, la crise devient recomposition. Actes 8.1–5 montre précisément ce principe de recomposition. Ainsi, le message de David Jang pose à l’Église moderne — facilement tentée de se recroqueviller face à la souffrance et au changement — une question : qu’essayons-nous de préserver, et qu’essayons-nous de transmettre ? Ce qui doit être préservé, c’est la centralité de l’Évangile ; ce qui doit être transmis, c’est la nouvelle du Royaume de Dieu. Quand ces deux points sont clairs, l’Église peut témoigner du même Esprit et du même Évangile en toute situation : qu’elle soit rassemblée ou dispersée, en ligne ou hors ligne. Le chemin proposé par David Jang à travers Actes 8 est, au fond, la spiritualité d’une Église qui traverse une époque de peur. L’Église peut être dispersée sous la pression des temps, mais elle peut aussi être dispersée de manière plus signifiante sous l’appel de l’Esprit. Cette seconde dispersion n’est pas auto-protection, mais envoi par amour ; pas isolement, mais service connecté ; pas silence, mais reprise de la parole de l’Évangile. Comme il y eut une joie en Samarie après les pleurs d’Étienne, aujourd’hui encore, une route nouvelle de l’Évangile commence dans le lieu des larmes. Voilà pourquoi, comme David Jang le souligne, l’Église doit avancer sans être enchaînée aux circonstances, en transformant les circonstances en canal de l’Évangile. Quand chaque pas dispersé laisse le parfum du Christ, « l’Évangile fleuri au cœur de la persécution » redevient une réalité dans notre époque. Et désormais, pour nous, la promesse du Royaume de Dieu s’accomplira certainement, jusqu’au bout.


davidjang.org
작성 2025.12.15 10:18 수정 2025.12.15 10:18

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2023-01-30 10:21:54 / 김종현기자